Logo du club de rugby Colomiers Rugby

Que les montagnes sont belles…

2 Nov, 2021

« Au bout de chaque rue, une montagne », a écrit Stendhal à propos de Grenoble. L’auteur du « Rouge et du Noir » était originaire de cette ville lovée au pied des montagnes. Belledonne, Chartreuse et Vercors veillent sur celle qui est considérée comme la capitale des Alpes.

Même sans vol d’hirondelles, que ces montagnes sont belles parées de leurs couleurs automnales. Elles le sont davantage lorsque la Colombe et les Columérins, à l’heure de leur été indien alors que le pays s’apprête à passer à celle d’hiver, viennent un vendredi d’octobre cueillir sous leur nez un succès, le troisième en cinq déplacements après ceux ramenés d’Oyonnax puis de Rouen.

Ce succès, 22 à 15, est mérité. Il a cependant fallu un soupçon de cette réussite qui les avait fuis lors de leurs deux précédents voyages (Nevers, Béziers). Les Grenoblois, victimes en première mi-temps du froid réalisme des visiteurs d’un soir (3-9), ont cru pouvoir le contester après la pause. À ce moment-là, le rythme s’est nettement élevé. Exploitant les conséquences d’un lancer en touche perdu par leurs adversaires près de leur ligne, les Isérois les ont poussés à la faute. Deux cartons jaunes en une minute (Ricard et Delmas) et deux essais (de pénalité et Escande) plus tard, ils menaient ainsi 15 à 9.

Les locaux n’ont pu garder cet avantage que trois minutes. Négociant avec maestria leur double infériorité numérique, nos Columérins ont pu s’offrir un essai signé Fabien Perrin mis sur orbite par son compère du centre Florian Nicot lui-même servi par Ugo Séguéla. De la belle ouvrage.
Avec une mêlée prenant le dessus sur sa rivale, une défense toujours efficace et un Thomas Girard précis dans ses tentatives au but, le sort de la rencontre était scellé malgré une ultime faute, à onze secondes de la sirène. Elle a laissé planer le spectre de Béziers car les Grenoblois avaient la possibilité d’arracher le nul. Leur dernier lancer galvaudé les en a privés.

Le jeune (21 ans) deuxième ligne Lilian Rousset pouvait savourer son premier succès sous le maillot columérin pour sa première feuille en Pro D2 avec son nouveau club — il a disputé une vingtaine de minutes —, sa deuxième après celle de la saison dernière avec… Grenoble.

Dans le bel écrin isérois, Colomiers n’a pas produit son meilleur rugby, mais, une fois de plus, la solidarité qui anime ses joueurs s’est exprimée avec un ensemble encore remodelé (dix changements dans le XV de départ) sans que cela n’affecte son rendement.

Après cette neuvième journée où ils auraient pu perdre gros, les hommes de Julien Sarraute et Fabien Berneau conservent leur troisième place (32 points) à deux longueurs des Montois et des Bayonnais (leur face-à-face vendredi prochain promet), vainqueurs avec le bonus respectivement des Nivernais et des Narbonnais. Il s’agit de ne rien gâcher en accueillant Carcassonne pour boucler le deuxième bloc et par là même le premier tiers de la saison régulière. Et comme disait César à Marius en lui expliquant comment doser un picon-citron-curaçao, ce doit être « un bon tiers ».

 

Jean-Paul Pronzato

Vous aimeriez peut-être également…

La chronique du match par JPP

La chronique du match par JPP

Le moteur noyé    Il n’y a pas de honte à perdre à Agen, surtout si on se réfère aux moyens financiers respectifs des deux clubs. Mais il y a le contenu qui interpelle. S’ils ont montré un peu plus de présence dans le combat qu’à Rouen, nos Columérins, à des...

La chronique du match par JPP

La chronique du match par JPP

Marche arrière   Après avoir battu, une semaine auparavant, Vannes, le premier, Colomiers a perdu (24-37), vendredi soir, chez le dernier, Rouen, qui n’avait gagné qu’un seul match, il y a près de trois mois. Une illustration de ce championnat de Pro D2 où tout...

La chronique du match par JPP

La chronique du match par JPP

Un goût amer Les Columérins, battus à Valence vendredi soir, 22 à 26, peuvent nourrir de gros regrets. Ils ne ramènent qu’un point de bonus défensif, mais ils en ont clairement perdu trois car ils avaient les moyens de s’imposer.   Sans faire injure aux...

Partagez cet article

Partagez cet article avec votre entourage !