Marche arrière
Après avoir battu, une semaine auparavant, Vannes, le premier, Colomiers a perdu (24-37), vendredi soir, chez le dernier, Rouen, qui n’avait gagné qu’un seul match, il y a près de trois mois. Une illustration de ce championnat de Pro D2 où tout semble vraiment possible, tout résultat, positif ou négatif, pouvant faire perdre ou gagner un ou plusieurs rangs. À l’issue de la onzième journée, le club à la Colombe conserve in extremis sa place dans le « top 6 » avec une meute aux trousses.
Les trois dernières prestations des Columérins les avaient remis sur le bon chemin et nous nous en réjouissions. À Rouen, mis sous pression, ils sont passés à côté tout en inscrivant trois essais. Ils n’accusaient ainsi qu’un retard de six points à l’amorce de l’ultime minute, ce qui nous laisse penser qu’ils pouvaient accrocher quelque chose, sur un malentendu… Mais ils en ont encaissé quatre dont le dernier, une véritable offrande de Brett Herron à Taylor Gontineac, a conclu un match à oublier. Enfin, pour nous, certainement pas pour le staff qui aura du grain à moudre avant d’aller à Agen dans deux semaines.
Le chiffre 16, s’il n’apparaît pas au tableau d’affichage, traduit les dégâts : 16 ballons perdus, dont 6 en touche ; 16 pénalités concédées, dont 6 en mêlée. Aïe la conquête ! Difficile avec de telles notes, de s’en sortir. La puissance et le savoir-faire du pack local, ultra dominateur, a fait très mal aux visiteurs, en marche arrière sur des mauls dévastateurs, poussés à la faute en mêlée, incapables de résoudre le problème posé par Samuel Maximin dans l’alignement.
Résumons : des imprécisions, des fautes, des touches de pénalité débouchant sur des mauls inarrêtables, les Normands se sont régalés en sachant parfaitement appuyer sur leurs points forts. Ces atouts rouennais sont pourtant connus.
Les Columérins ont cependant réussi à leur marquer trois essais. Le premier fut l’œuvre de Robert Harley — il disputait son dernier match avant de rejoindre les États-Unis —, auteur d’un contre sur Peter Lydon et d’un sprint en mode échassier d’une trentaine de mètres pour devancer un lévrier, le centre Taylor Gontineac en l’occurrence, permettant à son équipe de ne pas être trop décrochée (10-17) après une première mi-temps sans occasion. Ensuite, deux courtes séquences de domination, au début et à la fin du deuxième acte, ont donné à Brett Herron puis à Joseva Tamani la possibilité de scorer.
La semaine prochaine, sans match, ne sera pas de trop pour vider les têtes et le sac avant de se rendre à Armandie le 1er décembre. Pour une opération rachat, espérons-le.
*Le Columérin du match : ???…
Jean-Paul Pronzato