Objectif atteint ! Vainqueurs des Agenais 21 à 16 jeudi soir, les Columérins, présents sans discontinuer dans le « top 6 » depuis la première journée, bouclent la saison régulière au sixième rang, validant leur qualification en « play off » pour la deuxième année consécutive. Vendredi, 24 heures après le déplacement de Carcassonne (5e) à Nevers (4e), ils disputeront à Oyonnax (3e) un match de barrage. Certains préfèrent parler d’un quart de finale dont le vainqueur ira défier Bayonne (2e) en demi le dimanche suivant.
Oyonnax-Colomiers, c’est la même affiche qu’il y a un an. Dans le nid de la Colombe, tout le monde espère un verdict différent (défaite 28 à 22).
Jeudi, les Columérins avaient besoin d’un succès, ils l’ont décroché non sans occasionner quelques frissons dans le dos de leurs supporters dans la touffeur d’un stade Michel-Bendichou à guichets fermés. Enchaînant les pertes de balle, peut-être perturbés par l’enjeu, ils ont très vite laissé les initiatives à des Agenais libérés qui les ont maintenus dans leur camp en première mi-temps. 9 à 9 à la pause, la sérénité n’était pas de mise.
Fort heureusement, nos Columérins ont pris par la suite les affaires en main pour marquer deux essais —Youssef Saaidia servi par Maxime Javaux en bout de ligne et Anthony Coletta à la conclusion d’un ballon porté — leur offrant une énorme bouffée d’oxygène. Avec une mêlée en difficulté — nous n’avons pas compris toutes les décisions arbitrales dans ce secteur du jeu —, les locaux ont pu compter sur leur défense. Une fois encore, elle s’est comportée comme « un bon ami qui ne vous laisse pas tomber », à l’image de ces deux séquences à l’orée des dix dernières minutes, sur une pénalité jouée à la main par les Agenais sur la ligne des cinq mètres puis sur un ballon porté. L’essai lot-et-garonnais signé Martin Devergie (il a joué à Colomiers en 2016-2017) à la sirène relevait dès lors de l’anecdote.
L’émotion pouvait envahir pelouse et tribunes. Une émotion liée bien sûr à la qualification, puis à l’hommage rendu aux joueurs qui s’apprêtent à quitter le club, certains après un long bail. Clément Chartier, Victor Delmas et Florian Nicot ont défendu les couleurs de la Colombe pendant huit ans (les deux derniers nommés en deux épisodes) ; Mihai Macovei a passé sept ans à Colomiers, Kane Palma-Newport quatre, Karl Château et Victor Leon quelques mois. Tous ont été honorés, ils peuvent partir la tête haute. Mais pas tout de suite.
La compétition n’est donc pas finie. Il y a ce défi lancé aux « Oyomen » et nous ne pouvons nous empêcher de penser que la pression a changé de verres. Oyonnax a clairement affiché son ambition de rejoindre le Top 14 et ne peut se permettre un faux pas. Les Columérins, libérés (espérons-le) peuvent-ils faire aussi bien qu’en saison régulière ? Ils ont battu les Oyonnaxiens à l’aller comme au retour et rappelons que « l’espérance est un emprunt fait au bonheur » (Joseph Joubert). Il n’est pas interdit de rêver. Nous voilà prêts à connaître de nouvelles émotions.
Jean-Paul Pronzato
