Comme des Rois mages (c’est de saison), les bras chargés de présents (sous forme de mauvais choix tactiques, naïveté, manque de réalisme…) pour les Montalbanais, les Columérins n’ont pas vu briller l’étoile du succès, vendredi soir à Sapiac. Ils ont été battus 22 à 8 sans avoir été dominés — le plus souvent, ils ont eu la possession du ballon — par leurs hôtes qui ont profité de leurs cadeaux pour préserver leur invincibilité à domicile.
Et, une fois de plus, la poisse les a frappés avec la blessure à une épaule de Jorick Dastugue contraint de quitter le terrain au bout de cinq minutes. Un blessé de plus pour une troisième ligne déjà durement éprouvée. Mais cette sortie prématurée a permis d’apprécier les qualités du jeune Enzo Zaitri (21 ans) pour sa deuxième feuille de match en Pro D2, lui qui n’avait joué que quelques minutes lors de la première.
Après une entame encourageante ponctuée par un essai en force de Clément Chartier, les Columérins, qui ont rivalisé dans le combat, se sont retrouvés pris dans les filets d’une défense agressive qu’ils auraient pourtant pu mettre à mal avec un brin de lucidité. Une lucidité qui leur a également fait défaut sur l’essai « casquette » concédé sous les poteaux après un cafouillage de Thomas Dubois et Maxime Granouillet exploité par le désosseur Masolino Paulino. Opportuniste, celui-ci venait de revenir en jeu après un carton reçu pour une charge brutale sur Alexis Palisson. Le jaune aurait peut-être pu avoir du rouge aux joues… Au fait, connaissez-vous l’origine de l’expression « essai casquette, but casquette » ? Elle vient du football et d’un but encaissé par un gardien anglais dont la casquette venait de glisser sur son front et de lui boucher la vue. C’était dans l’entre-deux-guerres.
Les Columérins, menés contre le cours du jeu au repos (8-13, ils n’ont plus inscrit le moindre point après la 21e minute), ont encore égaré trop de ballons, gâchant des munitions de conquête, se laissant notamment griser par une mêlée revigorée et finalement punie près de la ligne adverse.
L’écart au tableau d’affichage ne reflète pas la physionomie des débats, mais il sanctionne les errements d’une équipe trop imprécise avec une charnière ne tournant que sur un cylindre. Pour l’ouverture, c’était jour de fermeture. Le pauvre Maxime Javaux ne doit cependant pas être tenu pour seul responsable de l’échec. C’est un collectif qui perd, pas un joueur. Les Montalbanais n’ont pas volé leur victoire après avoir poliment ( ? ) accepté les offrandes columérines.
Colomiers a donc concédé sa quatrième défaite sur les cinq dernières rencontres. Elle relègue le club à la Colombe au sixième rang à trois unités de Montauban qui a bondi sur le quatrième et elle le laisse sur la même ligne que Nevers. Il reste quatorze journées et Colomiers, qui recevra huit fois, est toujours dans la course à la qualification mais doit regarder dans le rétroviseur. Une poignée de concurrents sont à l’affût : Carcassonne à cinq longueurs ; Aurillac à six ; Provence à neuf. Et attention au retour de Vannes qui pointe à dix points — il y a un an, Grenoble en comptait quatorze de retard avant d’échouer sur les talons de Colomiers.
Sans pression à la buvette (p… de Covid) mais avec sur le terrain, la victoire sera indispensable ce vendredi, lors de la réception de Rouen, en méditant sur ces propos de Sir Alex Ferguson, l’emblématique manager des « footeux » de Manchester United de 1986 à 2013 : « Toute ma vie, quand j’ai été confronté à une défaite, ça a allumé quelque chose en moi qui m’a poussé à continuer. »
La lutte continue. L’étoile finira bien par briller.