Dans les années « 70 », le regretté Joe Dassin chantait « L’équipe à Jojo » en évoquant des copains au temps de l’insouciance où tout leur souriait tant ils étaient unis. Il y avait Lulu, Jacquot, Dédé, Gégé, Pierrot… Aujourd’hui, avec un brin d’imagination (et un filet de voix), nous pourrions fredonner « L’équipe à Juju ». À l’heure d’un premier bilan, elle est reçue cinq sur cinq avec 22 points sur 25 possibles et elle occupe la deuxième place de la Pro D2 à une unité du leader montois. Il y a « Juju » (Sarraute), « Fabi » (Berneau), les autres membres du staff technique, l’encadrement médical, les bénévoles et, bien sûr, les joueurs. Tous œuvrent pour la réussite d’une bande de copains à qui rien de grave ne semble devoir arriver tant leur état d’esprit est remarquable.
Au terme du bloc initial, que peut-on reprocher à nos Columérins ? Leur indiscipline (16 pénalités en moyenne et un total de 7 cartons jaunes) ? Leur mentor vous fera remarquer que cela était déjà le cas lors de la saison 2019-2020 stoppée alors que Colomiers était aux commandes. La débauche d’énergie déployée en défense, la générosité affichée dans le jeu et la prise de risques entraînent forcément du déchet et des fautes. En ce qui concerne la défense, elle n’a concédé que trois essais dont un de pénalité. « Si l’attaque fait gagner des matchs, la défense fait gagner des titres », dit l’adage. L’attaque, elle, a fait feu de tout bois avec quinze essais (149 points inscrits).
Avouons-le, cette équipe columérine nous a emballés. Julien Sarraute se dit « surpris et séduit » par le parcours de ses hommes, fier de leur résilience dans les temps faibles et de leur capacité à rebondir en manifestant une belle maîtrise. Mais l’entraîneur sait bien que ce n’est qu’un début, que l’équilibre reste fragile et qu’une remise en question permanente est indispensable.
Ajoutons que les coaches ont pu faire abondamment tourner leur effectif sans que le rendement de l’équipe ne s’en trouve affecté. L’ensemble est de qualité avec un amalgame réussi de jeunes pétris de talents et de briscards expérimentés qui n’en manquent pas.
Nos Columérins ont donc dévoré les hors-d’œuvre de la saison avec un féroce appétit tout en prenant le temps de les déguster. Pourtant, certains (Oyonnax, Montauban) s’apparentaient déjà à des plats de résistance. Ceux-ci seront servis à partir de vendredi avec le déplacement à Nevers, six jours avant la réception de Bayonne, grand favori de la course au Top 14. Ensuite, Colomiers se rendra successivement à Béziers et à Grenoble avant de boucler le deuxième bloc en accueillent Carcassonne.
Alors que l’automne a commencé à marquer son territoire, Colomiers Rugby connaît un été indien (salut Joe). Pourvu qu’il dure le plus longtemps possible, même si nul n’est invincible.
Avant de conclure, nous avons dû choisir le Columérin du premier bloc. Un choix difficile, très difficile, tant les prétendants étaient nombreux. Nous avons finalement élu Johan Deysel, défenseur acharné et efficient en attaque. Le centre namibien est devenu l’un des leaders du groupe.
Jean-Paul Pronzato
