Alléluia ! Ce mot d’origine hébraïque – « hallelujah » pour les puristes du langage, c’est aussi le titre d’un album de Johnny Halliday sorti dans les années « 60 » – est une acclamation d’allégresse dans la liturgie juive et chrétienne. Leonard Cohen a chanté ce symbole de joie en expliquant que sa chanson était inspirée par un désir d’affirmer sa foi dans la vie, pas de manière religieuse, mais avec enthousiasme et émotion.
Les Columérins ont manifesté, vendredi soir, beaucoup d’allégresse dans leur rugby, provoquant du plaisir dans les rangs d’un public venu enfin en nombre pour les soutenir. Ils ont étouffé les Montalbanais, 41 à 14, bonus offensif à la sirène en prime.
Cinq matchs, cinq victoires pour un premier bloc exceptionnel, jamais vécu en Pro D2 par le club à la Colombe qui se retrouve deuxième du classement avec 22 points, à une longueur de Mont-de-Marsan – étonnant Stade Montois dont les joueurs s’éclatent sur le terrain comme les Columérins. La différence est due aux bonus, les Landais en totalisant trois.
Vendredi, le carton rouge, logiquement infligé à l’ouvreur néo-zélandais des Tarn-et-Garonnais Wharenui Hawera pour une charge dangereuse sur Johan Deysel au milieu du premier acte, a suscité leur courroux et celui de leurs supporters pensant peut-être à Mourad Boudjellal qui employa un jour à l’endroit de Monsieur Cardona une formule outrageante que la bienséance m’interdit de reproduire ici. L’arbitre n’a fait qu’appliquer le règlement. « Dura lex, sed lex », mon cher Alex (c’est pour la rime).
Cette exclusion a facilité la tâche des Haut-Garonnais. Il n’est cependant pas impossible de gagner à quatorze. Samedi, le Stade Français l’a fait, largement, aux dépens de Castres. Mais, à Michel-Bendichou, la formation montalbanaise, qui a inscrit son unique essai sur sa seule véritable mise en danger de la redoutable défense columérine et n’était menée que 17 à 14 à la pause, a peu à peu perdu le fil.
Affamés comme des squales dans les mers du Sud, les Columérins ont alors fait très mal à des visiteurs réduits aux expédients et à l’indiscipline (11 pénalités en seconde mi-temps). Pour eux c’étaient les dents de l’amer. Alternant épreuves de force et mouvements d’envergure, s’appuyant sur un collectif en béton armé, les « Bleus » sont allés à quatre reprises derrière la ligne. Des essais de belle facture signés Jean Thomas, Anthony Coletta (un leader de combat doublé d’un gentleman) et Valentin Saurs auteur d’un doublé. Contrat rempli, et bien rempli.
Après une semaine d’un repos bienvenu, nos Columérins se rendront à Nevers où ils seront attendus par des Bourguignons en quête de rachat après leur déconvenue biterroise, puis il y aura la réception de Bayonne. Des affiches alléchantes. En attendant, savourons…
Jean-Paul Pronzato