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Le corps et la défense

22 Fév, 2022

Entraîneur des basketteurs de Valence-Condom dans les années « 90 », Yves Baratet – il officia ensuite à l’ASVEL puis en tant qu’assistant de Claude Bergeaud en équipe de France – nous disait en évoquant la prestation de l’un de ses joueurs : « Il a donné son corps à la défense ». La défense, socle de la victoire. Dans les salles dévolues à la balle orange, le public hurle souvent « défense, défense » pour exhorter ses favoris à barrer le chemin du panier à l’adversaire. Jeudi soir, en s’appuyant sur une défense de fer, les Columérins ont bâti leur succès, 26 à 21, sur des Neversois qui doivent nourrir de gros regrets.

 

Lors de cet affrontement digne du haut de tableau, les Bourguignons, particulièrement entreprenants, ont le plus souvent eu la possession, maintenant leurs hôtes dans leur camp. Mais les hommes de Julien Sarraute et Fabien Berneau, animés d’une énorme solidarité, ont donné leurs corps à la défense à l’image de Paul Pimienta et Jean Thomas, exemplaires. Depuis le début de la saison, les ballons portés permettent aux Neversois d’inscrire 60% de leurs essais. À Michel-Bendichou, leurs tentatives dans ce domaine ont échoué face à une forteresse en mode Vauban érigée par des guerriers faisant preuve de courage, d’abnégation et d’une énorme résilience. Ils ont aussi livré un impitoyable combat dans les « rucks », autre secteur où les Bourguignons excellent d’habitude.

Encaissant tout de même deux essais (de pénalité et Luka Plataret), les Columérins ont eu la volonté de produire du jeu dès qu’ils en ont eu la possibilité. Deux superbes mouvements conclus par Valentin Saurs et Paul Pimienta leur ont permis de se rendre deux fois dans l’en-but.

Le secret de la célèbre « Botte de Nevers », redoutable coup d’épée du Chevalier de Lagardère, résidait paraît-il dans le fait d’amener l’adversaire à attaquer pour le contrer avec efficacité. Les Neversois en ont été victimes.

Nos Columérins ont souffert, surtout au cours d’une deuxième mi-temps où ils ont souvent été poussés à la faute. Mais en perdant moins de ballons qu’à l’accoutumée (13 contre 17 aux visiteurs), ils ont su conserver le gain du match qui leur rend la quatrième place (54 points) occupée au coup d’envoi par l’USON, aujourd’hui cinquième à deux longueurs. Carcassonne suit à trois points, Montauban à six, Provence à sept. La bataille pour la qualification – le trio de tête est hors de portée depuis longtemps – sera féroce jusqu’au printemps. La tournure prise par la compétition rendra sans doute éliminatoire toute défaite à domicile.

 

Avant de recevoir à deux reprises (Béziers puis Grenoble), Colomiers va se déplacer ce jeudi, pour le compte de la 22e journée, vers le Golfe de Gascogne avec l’espoir d’endiguer les vagues qui remonteront jusqu’à Jean-Dauger. Les Bayonnais, humiliés à Béziers où, après avoir mené 14 à 0 au bout d’un quart d’heure, ils ont encaissé 35 points en 52 minutes sans en marquer un seul, seront à n’en pas douter poussés par une forte envie de réagir. D’autant plus qu’ils n’ont certainement pas digéré le scénario teinté de folie du match aller remporté sur le fil par les gars de la Colombe. Ça risque de souffler fort.

 

Jean-Paul Pronzato 

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