Nos Columérins ont déchanté sous la pluie, vendredi soir, à Agen, battus 18 à 8 après avoir mené 8 à 3 au repos. À l’occasion de la treizième journée de Pro D2, ils ont concédé leur plus nette défaite, la deuxième consécutive, une première cette saison.
Tout avait pourtant bien commencé pour eux avec une maîtrise des événements en première mi-temps. Ils avaient alors empêché les Agenais d’approcher de la zone de marque en les maintenant le plus souvent dans leur camp. Leur domination leur avait permis d’inscrire un essai en coin par Waël Ponpon servi par Romuald Séguy.
Mais la mécanique allait se dérégler par la suite. Contraints de faire le dos rond en défense et usant d’un jeu au pied improductif, les Haut-Garonnais craquaient au cœur du second acte. Revigorés par l’apport d’un banc puissant et performant, les locaux scoraient par Kolenio Ramoka, transperçant le rideau adverse, puis par Zack Farrance au bout d’une séance de pilonnage près de la ligne.
Sur la fin, les Columérins, qui pouvaient espérer un point de bonus défensif, ont préféré jouer rapidement une pénalité au lieu de tenter de trouver une touche dans les « 22 ». Il y a des jours comme ça…
Évidemment, les blessures affectant le groupe — dix-neuf joueurs indisponibles pour ce déplacement dans le Lot-et-Garonne où Youssef Saaidia et Valentin Saurs ont à leur tour laissé des plumes — pèsent sur la situation. Trop, c’est trop ! Certes, l’équipe alignée n’avait rien à envier à certaines bâties auparavant en faisant souffler ceux qui en manifestaient le besoin. Mais, là, le staff ne pouvait pas parler de « turnover » volontaire. Il doit actuellement composer avec les moyens du bord. L’expression vient de la marine et des ressources limitées dont disposait l’équipage d’un navire pour subvenir à ses besoins ou pour solutionner un problème concret. Comme la mêlée par exemple.
« No scrum no win », disent les Britanniques. Sans mêlée point de victoire. À Armandie, les Columérins ont été nettement dominés dans ce secteur, concédant six pénalités dont une s’est trouvée à la source de la remontée agenaise.
Guigne, scoumoune, poisse, malédiction… Appelez-ça comme vous voudrez, mais force est de reconnaître que Colomiers Rugby n’est pas verni en ce moment. Pour l’écrivaine canadienne Donat Coste, « la malchance est un oiseau déplaisant et il faut l’empêcher de se percher sur soi ». Un oiseau de malheur est posé sur le dos de la Colombe et la prive de toute possibilité d’envol. Comment le chasser ? Que staff et joueurs affûtent leurs armes.
Au classement, Mont-de-Marsan (52 points), Oyonnax (46) et Bayonne (43) ont pris le large. Colomiers (37) conserve la quatrième place tout en sentant le souffle de Montauban (36) et Nevers (35). Dans l’optique d’une qualification en barrage, l’écart était de onze points il y a quinze jours, dix la semaine dernière. Il est aujourd’hui de neuf unités avec le septième, Carcassonne. La bataille s’annonce rude.
Bon, il n’y a pas le feu au lac — souvenez-vous, il y a trois ans… Mais il convient de se montrer prudent en gardant à proximité tuyaux, lances et grande échelle avant d’accueillir Bourg-en-Bresse, un promu en difficulté, ce vendredi.