Inimaginable : la correction reçue par les Columérins, balayés 34 à 13 vendredi soir à Bourg-en-Bresse. Inimaginable : la performance des Aixois, victorieux 20 à 16 à Oyonnax. Mais cela fait partie du « charme » du sport. Que dire du drame qui s’est joué dans la nuit à Montauban ? Un homme, un rugbyman, a perdu la vie après avoir fêté le succès de son équipe. C’est terrible. R.I.P. Kelly Meafua. Nous avons une forte pensée pour lui et pour ses proches.
Mais, comme le spectacle au cirque, la compétition va se poursuivre. Et les deux résultats précédemment cités mettent une pression énorme sur les épaules des Haut-Garonnais avant la réception des Agenais, jeudi, pour l’ultime journée de la saison régulière.
Les hommes de la Colombe (6e ; 74 points), qui ne peuvent plus prétendre à la quatrième place, gardent cependant les cartes en main pour finir dans le « top 6 ». Ils doivent s’imposer à Michel-Bendichou pour repousser définitivement la menace provençale et se qualifier. En cas de succès, ils pourraient même reprendre la cinquième place si d’aventure Carcassonne venait à s’incliner à Béziers. Jeudi soir, nous serons donc fixés. Les Columérins iront-ils disputer un barrage à Oyonnax, à Bayonne, à Nevers ou sortiront-ils leurs mouchoirs, Gros-Jean comme devant ?
Que leur est-il arrivé à Bourg-en-Bresse ? À côté de leurs crampons, ils ont été victimes de la furia des Burgiens qui luttent pour leur survie. Animés d’une volonté farouche, ces Bressans leur ont donné une leçon. Supérieurs dans tous les compartiments, ceux-ci ont mis la pression d’entrée et, si le premier de leurs quatre essais leur a été offert par des visiteurs empruntés cafouillant dans leur en-but où Romuald Séguy s’est fait contrer — l’ouvreur n’est pas le seul responsable sur le coup —, leur succès, bonifié après la sirène, ne doit absolument rien au hasard.
Les Columérins, à une exception près — l’essai de Youssef Saaidia sur un ballon porté après une touche de pénalité — ont vu leurs intentions gâchées par des imprécisions, comme souvent. Et où étaient les conquérants vainqueurs à Vannes puis face à Mont-de-Marsan ? Dépassés dans le combat, ils ont en outre eu l’infortune de perdre Peni Rokoduguni et Valentin Saurs au cours de la première mi-temps. Ces sorties, entraînant un remaniement infructueux de la ligne des trois-quarts, n’expliquent pas tout, notamment un manque apparent d’envie. Qu’on leur redonne l’envie, l’envie d’avoir envie ! La qualification passe par là. Rappelons ce que disait Jacques Brel : « Le talent, c’est avoir envie de faire quelque chose ». À méditer.