Nous voilà en mai, au temps du muguet. La tradition remonte à l’Antiquité lorsque le dieu grec Apollon en disposait clochettes et brins sous les pieds des neuf muses. Depuis longtemps, la période marque la fête de la nature qui s’éveille même si le printemps est installé sur notre calendrier à la date du 20 mars. Selon l’adage, l’automne est une mutation, l’hiver une lutte, le printemps un épanouissement.
Ce triptyque illustre bien le parcours des rugbymen. Pour les plus brillants, le joli mois de mai est généralement celui du partage du gâteau avec les phases finales en guise de table sur laquelle le dessert est dressé. Pour beaucoup, c’est l’objectif fixé à l’orée du championnat et ses fragrances excitent les papilles des « aficionados ». Les Columérins s’apprêtent à s’y asseoir. La chaise du club à la Colombe (5e) est presque assurée. En effet, avec 74 points au compteur, sept de plus que Provence (7e), premier non qualifiable pour l’heure, et deux matchs à jouer, la réservation ne demande qu’à être validée. Les Aixois sont condamnés à faire le plein. Nous n’arrivons pas à les imaginer victorieux vendredi à Oyonnax —attention ! la Pro D2 nous a réservé tant de surprises — pendant que les Columérins en découdront avec les Burgiens à une cinquantaine de kilomètres de là. Oyonnax jouera pour s’assurer directement une place en demi-finale ; Bourg-en-Bresse pour sauver sa peau. S’il ne s’agit pas de chanter avant la fête, nous pouvons tout de même nous essayer à quelques vocalises.
Colomiers a bouclé l’avant-dernier bloc de la phase régulière, dont ses hommes les plus en vue furent à nos yeux Michele Campagnaro et Peni Rokoduguni, avec trois victoires pour une défaite, à Carcassonne. La formation audoise (6e ; 72 points) est toujours dans le coup. La réception de Bayonne jeudi sera décisive pour elle.
Les résultats des Columérins les autorisent même à briguer le quatrième rang, synonyme de barrage à domicile. Mais Nevers, qui l’occupe, possède deux longueurs d’avance. Le club bourguignon devra trébucher au moins une fois, à Agen ou à domicile face à Montauban, et Colomiers faire le plein. Après leur voyage dans l’Ain, Anthony Coletta et sa bande recevront les Agenais. Les sondages donnent un avantage à Nevers qui pourrait les accueillir pour le premier acte des phases finales, mais impossible n’est pas columérin. Faites vos jeux.
Jean-Paul Pronzato