Les gloutons
« Bis repetita. » Une semaine après avoir laminé Oyonnax, Colomiers a signé, vendredi soir, un nouveau festival offensif à Michel-Bendichou face à Nevers, 51 à 34 (25-22). Deux succès bonifiés consécutifs, la Colombe n’avait jamais connu pareil bonheur en Pro D2. Colomiers (68 points) se positionne au cinquième rang avec l’avantage des points-terrain sur Béziers (6e avec le même total), quatre longueurs d’avance sur Montauban (7e) et deux de retard sur Soyaux-Angoulême (4e).
Les deux matchs ne peuvent cependant pas être comparés car les Nivernais, sans complexe, ont montré un tout autre visage que celui, particulièrement pâle, des « Oyomen ». Ils ont crânement joué leur chance en contribuant à la qualité du spectacle et en marquant cinq essais à leurs hôtes dont la défense a ouvert d’étonnantes et inhabituelles brèches, notamment en première mi-temps.
Mais, lors d’une soirée ventée au cours de laquelle les rafales de l’autan ont pu gêner les acteurs, les hommes de la Colombe ont goûté à huit reprises l’en-but adverse. Tour à tour, Grégoire Bazin, Jérémy Béchu, Martin Alonso Munoz, Brett Herron, Martin Dulon, Ray Nu’u, Théo Lachaud et Robin Bellemand ont fait grimper le compteur. Huit essais après les dix inscrits une semaine auparavant qui portent le total de Colomiers à quarante-neuf en dix rencontres depuis la mi-parcours. La moyenne frôle les cinq par match ; elle était de 2,66 lors de la phase aller. Colomiers possède aujourd’hui la deuxième attaque derrière Grenoble — et la douzième défense (26,4 encaissés en moyenne), seulement…
Tels des gloutons affamés, les Columérins dévorent les espaces. En pleine confiance, ils jouent libérés. Une équipe en plein doute aurait pu craquer lorsque Nevers est revenu à 37-34 à dix minutes de la fin. Ils ont fait preuve de caractère pour aller rechercher le bonus offensif qui leur avait échappé.
Lors de cette soirée à marquer d’une pierre blanche, tout ne fut pas parfait avec ces errements défensifs. Le staff se chargera de pointer les erreurs. Ne boudons pas notre plaisir et savourons. À cinq étapes de la fin de la saison régulière, Colomiers tient le bon bout en vue d’une qualification, mais tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre. Il s’agit maintenant d’enchaîner vendredi à Aurillac face à une équipe au pack toujours redoutable qui lutte pour sa survie. Nos Columérins savent ce qui les attend dans le Cantal.
*Le Columérin du match : Ray NU’U
Jean-Paul Pronzato





