LORSQUE LE CIEL S’EST ASSOMBRI.
À s’en mordre les doigts ! Et… Restons polis. Nos Columérins, battus vendredi soir à Aix-en-Provence 24 à 23 — le même écart qu’à l’aller (31-30) mais cette fois en leur défaveur —, peuvent nourrir de gros regrets. Car, lors d’une première mi-temps entièrement à leur avantage dans le camp des locaux, ils n’ont pas su tuer le match, leur générosité s’accompagnant de moult imprécisions.
Les Columérins avaient su confectionner de savoureuses pâtisseries sur lesquelles ils n’ont jamais pu poser la cerise. Ils avaient mis le feu avec des actions de haute tenue sans parvenir à atteindre l’en-but après avoir flirté avec, comme à la demi-heure lorsque Martin Dulon a perdu le contrôle du ballon au moment d’aplatir après une charge explosive sur une soixantaine de mètres de Théo Lachaud et un relais volleyé de Brett Herron. Ils ne menaient ainsi que 9 à 3 à la pause, bien mal payés avec trois pénalités.
La suite était à craindre, malgré un essai (enfin) de Rodrigo Marta à la reprise après une interception et une course « 22-22 » suivie d’un service royal de Brett Herron. Aix a haussé le ton sans pour autant faire preuve d’une supériorité évidente. Les Provençaux sont parvenus à tenir le ballon pour pousser les Haut-Garonnais à la faute et leur inscrire deux essais en force (Tornike Jalagonia et Eliott Yemsi) en sept minutes, en double supériorité numérique. Avant un chassé-croisé entre les buteurs et une ultime réussite de Jules Plisson à vingt-cinq secondes de la sirène. Le destin venait de tourner le dos aux Columérins et le ciel de Provence, longtemps bleu pour eux, avait viré au noir, la couleur de leur désespoir.
Cruel. Frustrant. Rageant. Comme pour les Brivistes une semaine auparavant à Michel-Bendichou. Mais, ce soir-là, Colomiers avait mérité de gagner. Vendredi, Colomiers ne méritait pas de perdre.
Notons qu’après avoir affronté Courtney Lawes avec Brive, les Columérins avaient face à eux George North. Lawes, l’Anglais ; North, le Gallois : deux pointures du rugby international que les Tricolores ont souvent trouvées sur leur chemin. En ces temps de Tournoi, cela doit être mis en exergue d’autant plus que la présence de tels joueurs en Pro D2 illustre parfaitement l’élévation du niveau d’une compétition où Colomiers a le mérite de bien figurer avec des moyens financiers limités.
Si la défaite renvoie le club à la Colombe (7e ; 58 points), après vingt-trois journées, à trois longueurs de Soyaux-Angoulême et du top 6, beaucoup auraient signé avant le match pour un point de bonus défensif sur la pelouse d’un cador, candidat déclaré au Top 14 et qui a fait le plein chez lui. Mais ça, c’était avant. Avant d’assister à la prestation des Columérins, hélas impactée par de trop nombreuses scories.
Améliorer la précision, la discipline, les hommes du trio Sarraute-Berneau-Nicot s’y attacheront après quelques vacances avant la réception d’Oyonnax le 28 mars.
*Le Columérin du match : Brett HERRON
Jean-Paul Pronzato