La galette avec la fève
Lors d’une soirée pluvieuse, Colomiers a bouclé vendredi la phase aller de Pro D2 en s’offrant un succès bonifié, 28 à 3, aux dépens de Nevers. De quoi présenter un bilan équilibré à mi-parcours : 7V ; 1N ; 7D.
Les Columérins ont gâté leur public en lui offrant, avec beaucoup d’enthousiasme, un match maîtrisé et ils ont été récompensés par trois essais. Martin Dulon, qui retrouve ses sensations carcassonnaises, a d’abord conclu en bout de ligne un joli mouvement collectif dans les « 22 ». En seconde mi-temps, l’exemplaire Anthony Coletta a exploité une touche de pénalité et, après la sirène, le véloce Vincent Pinto a fini le boulot. Ils auraient pu gonfler le score au bout d’un contre de 80 mètres mal terminé en première période puis, à une dizaine de minutes de la fin lorsque Mathis Galthié a vu sa réalisation annulée pour un en-avant préalable. En outre, quelques scories les ont pénalisés, histoire d’illustrer ces propos d’Alfred de Musset : « Il y a toujours de la place pour la critique car la perfection n’existe pas. La désirer serait la plus dangereuse des folies. »
Si le secteur offensif s’est mis en évidence, la base du succès fut tout de même la défense. Encore une fois. Elle a muselé la meilleure attaque de Pro D2 — au coup d’envoi, Béziers, Grenoble et Vannes sont passés devant vendredi. Dans ce domaine, il convient d’insister sur la solidarité et le caractère avec deux énormes séquences sur la ligne pour résister aux assauts de Nivernais peu inspirés. La défense a fait le job et les autres compartiments du jeu ont suivi.
Ce succès bonifié, le deuxième de la saison après celui ramené de Montauban, replace Colomiers (6e ; 35pts) dans le club des qualifiables avec Brive sur la même ligne et quatre autres clubs aux trousses. Grenoble, à six longueurs, irrésistible face à Provence, n’a pas perdu espoir de récupérer des points perdus sur le tapis vert et possède de toutes façons des arguments pour remonter au classement.
L’Épiphanie rappelle la visite des Rois Mages les bras chargés de présents à Jésus. Traditionnellement, cette fête païenne est célébrée le premier dimanche de janvier. Les hommes de la Colombe ont dégusté avec quelques heures d’avance la galette, trouvant la fève, sans laisser quelques miettes aux Bourguignons. Les Romains, eux, en mangeaient paraît-il à l’occasion du solstice d’hiver, quelques jours avant Noël. Mais, n’étaient-ils pas fous ces Romains ?
Jeudi prochain, Colomiers essaiera de préserver son invincibilité à domicile en accueillant Béziers (2e ; 45pts), la belle surprise du championnat. Cette équipe vogue sur les nuages de l’euphorie en martyrisant les défenses adverses. Demandez aux Aurillacois qui viennent de prendre 54 points au stade Raoul-Barrière.
En attendant, Bonne Année à tous. Au fait, question galette, vous êtes plutôt frangipane ou plutôt couronne briochée ?
*Le Columérin du match : Maxime GRANOUILLET
Jean-Paul Pronzato