Bon vent !
Vannes en Top 14, c’est la récompense d’un travail accompli avec sérieux et patience depuis plusieurs saisons. Souhaitons bon vent aux Bretons. Flash-back : nous voilà de retour en 2012, en Fédérale 1, le jour de Pâques. C’était aussi le jour du pack, celui de Colomiers. Sur la pelouse de Michel-Bendichou, il infligeait plusieurs séances dévastatrices à celui des Vannetais. Déjà vainqueurs en Bretagne à l’aller, les Columérins remettaient ça avec brio. Deux mois plus tard, ils obtenaient leur visa pour la Pro D2 qu’ils avaient dû quitter un an auparavant. Aujourd’hui, Vannes s’offre donc une place dans l’élite et Colomiers, dixième du dernier exercice, en prépare un nouveau, le treizième consécutif en Pro D2.
La reprise de l’entraînement approche à grands pas. D’aucuns, comme lors de chaque intersaison, parlent d’objectif. Evidemment, la qualification hante les esprits après celles de 2021 et 2022 (sniff 2020, p… de Covid). Cet objectif trotte dans la tête des dirigeants d’une majorité des équipes. Certaines sont bien armées pour l’atteindre. Sur la ligne de départ, Brive, Oyonnax, Provence ou encore Grenoble auront les faveurs des pronostics. Les cadors paraissent de plus en plus impressionnants, sur le papier. Mais, si l’argent facilite beaucoup de choses, il ne fait pas tout. L’état d’esprit, le caractère, l’envie, la solidarité et un mental à toute épreuve peuvent permettre à des équipes a priori moins bien armées de tirer leur épingle du jeu. Les outsiders seront légion. Biarritz, après avoir échappé au gendarme financier (une vieille habitude) s’agite beaucoup sur le marché des transferts. Béziers, Mont-de-Marsan et Nevers, pour ne citer qu’eux, auront leurs partisans.
Et Colomiers ? Même avec l’un des plus petits budgets et un effectif rajeuni (la plus jeune moyenne d’âge tous clubs pros confondus), le club à la Colombe peut troubler la fête. Des cadres sont partis, d’autres sont restés et Colomiers mise beaucoup sur les arrivants — le recrutement paraît judicieux. Toutefois, les plus belles espérances concernent les jeunes formés au club. Certains sont encore en phase d’éclosion, mais tout ce petit monde semble pétri de talent. Alors ? Avant de regarder vers le haut et sans jouer les Guy Roux, mieux vaudra d’abord assurer les arrières. Faire preuve de lucidité et d’humilité ne signifie pas pour autant manquer d’ambition. Pour éviter de trébucher, il est préférable de monter marche après marche. « Step by step », comme on dit outre-Manche. Et si tout évolue favorablement, sans faire trop de bruit, il sera peut-être temps de donner libre cours au rêve. « L’homme ne pourra jamais cesser de rêver, a écrit Paulo Coelho. Le rêve est la nourriture de l’âme comme les aliments sont la nourriture du corps. »
Voilà, il est temps de souhaiter bon vent à nos Columérins. Et, n’oublions pas le nouveau slogan du club: « Ici, le rugby bat plus fort ! » Peut-être même bat-il encore plus fort.
Jean-Paul Pronzato





