Trou noir et maillot vert
Un match fou que ce Soyaux-Angoulême-Colomiers ! Spectaculaire à souhait avec dix essais : six pour les Charentais, vainqueurs 41 à 37 ; quatre pour les Haut-Garonnais qui menaient encore 21 à 18 à la mi-temps après avoir compté treize points d’avance dix minutes auparavant. Ce nombre d’essais, inscrits et encaissés, colle au parcours des Columérins cette saison : cinquième attaque mais surtout quatorzième défense.
Après avoir eu la mainmise sur les débats pendant une demi-heure, avec des réalisations de Théo Lachaud, Martin Alonso Munoz et Anzelo Tuitavuki (Pablo Dimcheff marquera en fin de match), les Columérins ont vu leurs hôtes profiter d’une supériorité et même d’une double supériorité numérique pour refaire surface. Les hommes de la Colombe ont en effet plongé dans un trou noir durant les dix dernières minutes du premier acte et les quinze premières du second. Un laps de temps durant lequel ils ont encaissé cinq essais. Les Charentais, qui avaient déjà scoré une première fois par Arthur Proult, auteur d’un triplé vendredi soir, sont parvenus à ouvrir des brèches dans la défense des Columérins accablés par les sanctions (13 avant le repos et 3 cartons jaunes ; 17 au final) s’abattant sur leurs épaules. Ils ont certes fait preuve d’indiscipline, mais ils ont été sévèrement punis par un directeur de jeu, Ludovic Carillo, qui, dans sa tenue verte, n’avait rien d’un extra-terrestre. Celui-ci nous a alors donné l’impression de ne siffler que dans un sens.
À l’heure où l’on parle beaucoup du plan de haute performance de l’arbitrage, il y a matière à s’interroger, même si les arbitres restent des humains et qu’ils ont droit à l’erreur. Sans excès… Il y a de bons arbitres en Pro D2, mais il y en a d’autres, heureusement peu nombreux, qui semblent être là par défaut.
Valeureux, les Columérins, privés à la mi-temps de leur ouvreur Joaquin De La Vega, commotionné, ne furent pas irréprochables, mais ils ont le droit de nourrir de gros regrets. Si leurs adversaires n’ont pas volé leur victoire, ils doivent avoir un arrière goût d’amertume au fond de leur gorge avec le sentiment d’avoir été lésés. Inutile d’épiloguer sur le choix de se contenter, après la sirène, d’opter sagement pour le point de bonus défensif (pénalité face aux perches) plutôt que d’en obtenir deux en arrachant la parité (un essai transformé était nécessaire) et ainsi en ôter deux à leurs hôtes. Ce point, c’est un moindre mal et les Columérins conservent, au soir de la vingtième étape, terme des deux-tiers de la saison régulière, leur septième place mais en étant distancés de quatre longueurs par Soyaux-Angoulême, toujours sixième, qui pourra si besoin compter sur le bénéfice des points-terrain.
Ce vendredi, Mont-de-Marsan sera à Michel-Bendichou, une semaine avant Brive. Nos Columérins ont du pain sur la planche. Espérons que leur effectif ne sera pas trop décimé.
*Le Columérin du match : Jean THOMAS
Jean-Paul Pronzato
