Les boulettes
Comment les Columérins ont-ils pu rentrer bredouilles de Nevers vendredi soir ? Battus 23 à 15, ils avaient pourtant les cartes en main pour s’imposer. Ils les ont laissées tomber.
Les vingt-cinq premières minutes virent des Haut-Garonnais entreprenants et dominateurs, multipliant les temps de jeu, mais récompensés par un seul essai de Martin Alonso Munoz. Malgré la perte au bout de deux minutes de Martin Dulon, l’un de leurs hommes en forme, durement secoué, cette entrée en matière autorisait beaucoup d’espoir.
C’était sans compter sur deux grosses boulettes. Tout d’abord, en fin de première mi-temps, alors qu’ils résistaient en défense face à des Nivernais ragaillardis à partir de la 25e minute, ils venaient de récupérer le ballon près de leur ligne et ils ne jouaient pas dans les temps une mêlée. Résultat : bras cassé en faveur des locaux. Ceux-ci, pratiquement dans la foulée, inscrivirent leur premier essai par Luka Plataret. Ensuite, après avoir repris le match en main en deuxième période et après l’exclusion définitive de Dylan Jaminet pour une vilaine faute sur Joaquin De La Vega (le coup de corde à linge disent les catcheurs), comment Martin Alonso Munoz a-t-il pu commettre un péché de gourmandise en voulant marquer en solo sans avoir relâché le ballon après être passé au sol en oubliant Mathis Galthié qu’il n’avait qu’à servir pour un essai tout cuit ? Sept points offerts plus sept points oubliés, le différentiel est énorme.
Bien sûr, l’erreur est humaine. « Qui est donc si parfait qu’il vive sans une erreur ? » (Joost Van Den Dondel, écrivain néerlandais). Il serait mal venu d’accabler l’ailier prêté par Vannes, par ailleurs très incisif et auteur d’un deuxième essai en fin de rencontre. Et inutile de se lamenter sur les huit points manqués par la botte de Joaquin De La Vega. Cela arrive à tous les buteurs, si talentueux soient-ils. Car l’équipe est encore tombée dans l’indiscipline en tendant le bâton à l’arbitre. Face à une formation bourguignonne convalescente, les Columérins ont beaucoup gâché : deux touches de pénalité perdues à cinq mètres ; des maladresses ballon en main ; un renvoi mal négocié après être revenu dans les clous d’un bonus défensif… Pour les Nivernais, c’était Noël avant l’heure. Ils se sont accrochés à leur succès en se nourrissant des erreurs adverses.
Colomiers se retrouve onzième (29 points) à une journée de la fin de la phase aller avec seulement cinq longueurs d’avance sur la zone du barragiste. L’accueil de Biarritz, le quatrième, vendredi prochain, se fera sous pression avec un impératif de victoire pour passer les fêtes au chaud.
*Le Columérin du match : Aldric LESCURE
Jean-Paul Pronzato