Quatre boules de cuir
Au terme d’un match très spectaculaire auréolé de neuf essais, Béziers a gagné à Colomiers, 44 à 40, vendredi soir. Les Columérins n’ont pas démérité, mais quelques imprécisions, de l’indiscipline (avec un passage en double infériorité numérique au cœur du deuxième acte et malgré tout un 10-0 à ce moment-là) et un déficit de puissance ont annihilé leur envie de bien faire en produisant du jeu. Leurs quatre essais (Pacôme, Roux, Timu, Dimcheff) n’ont pas suffi.
Dans les années « 70 », l’indiscutable champion du monde des poids moyens, l’Argentin Carlos Monzon, triste sire mais boxeur talentueux, aurait peut-être fait un temps illusion face à Mohamed Ali qui régnait sur la catégorie des lourds et pesait 35 kilos de plus, mais celui qui se disait « le plus grand, le plus fort » aurait immanquablement gagné le combat. À Brive et contre Béziers, Colomiers a souffert sur le ring. Les cinq essais héraultais ont trouvé leur source dans les ballons portés, directement ou indirectement — le premier, inscrit par Gabin Lorre après un par-dessus au pied de Charly Malié, faisait suite à cette épreuve de force. Les Haut-Garonnais, acculés dans les cordes, avec un arbitrage dans le sens du vent (en mode Lucky Luke, le cowboy qui tirait plus vite que son ombre) offrant à leurs adversaires les munitions nécessaires à l’accomplissement de leur tâche, ne pouvaient que craquer.
Nous voilà donc arrivés à la fin du deuxième bloc (11e journée) et Colomiers (25 points) est dans le ventre mou du classement, à six unités du « top 6 » et la même marge sur la zone rouge où navigue Oyonnax. Mais avec cinq victoires, un nul et cinq défaites, le bilan est équilibré, même si cet équilibre est fragile. La semaine de trêve doit permettre d’éclaircir les esprits avant d’affronter, dans deux semaines, le nouveau leader, Grenoble, sur son ring du stade des Alpes.
*Le Columérin du match : Caleb TIMU
Jean-Paul Pronzato