À moitié
Faut-il voir le verre à moitié vide ou à moitié plein après le match nul (13-13) concédé vendredi soir, à Michel-Bendichou, par Colomiers face à Soyaux-Angoulême ?
Ce match, le club à la Colombe aurait pu le gagner avec une première mi-temps entièrement à son avantage frappée cependant d’une certaine inefficacité avec des carences dans la zone de marque empêchant d’aller au bout d’actions pourtant joliment amorcées. À une exception près : l’essai d’Anzelo Tuitavuki à la réception d’un judicieux déplacement au pied de son maître à jouer Joaquin De la Vega (10-6 à la pause). Pointons encore celui refusé à Thomas Larrieu dont le pied droit avait tutoyé la ligne de touche.
Ce match, il aurait pu le perdre au bout d’une deuxième mi-temps stressante face à un adversaire relancé par l’essai en force d’Alexander Masibaka à la conclusion d’un ballon porté consécutif à une « penaltouche », un exercice dans lequel les Columérins n’ont pu s’exprimer à deux reprises au cours de la soirée, faute de précision dans les lancers.
Il faut donc se contenter de cette parité. Colomiers reste invaincu à domicile (2V ; 1N) et Soyaux-Angoulême, assurément une belle équipe, à l’extérieur (3V ; 1N).
Les Columérins peuvent regretter le gâchis du premier acte au terme duquel ils ont laissé en vie des Angoumoisins revigorés ensuite au retour des vestiaires et bien organisés autour de leur chef d’orchestre Ben Botica (il a de beaux restes, le bougre). Subissant à leur tour, les locaux durent le plus souvent faire le dos rond en défense, galvaudant des occasions devenues sporadiques comme une touche à cinq mètres en fin de match.
Alors, finalement, le partage des points paraît logique au terme d’une rencontre disputée sur une pelouse en bel état — une pelouse naturelle parmi les plus belles si ce n’est la plus belle de Pro D2 à l’heure où les hybrides et les synthétiques fleurissent un peu partout. Il le fallait après le déluge envoyé par un ciel enragé crachant depuis la veille et jusqu’au coup d’envoi son eau comme du fiel. L’automne venait de sortir de sa tanière et Zaho de Sagazan n’était pas là pour chanter avec talent qu’il fait toujours beau… au-dessus des nuages.
Après sept journées, avant un déplacement à Agen vendredi prochain, le résultat place Colomiers au sixième rang avec le même nombre de points (20) que Provence et Brive, à deux longueurs de Montauban, nouveau leader, et Biarritz. Dans cette compétition homogène, onze équipes se tiennent en six points. Les positions sont donc aussi fragiles que des fétus de paille et chaque journée réserve son lot de surprises.
*Le Columérin du match : Anthony COLETTA
Jean-Paul Pronzato