Si loin, si près
Colomiers pouvait redouter son déplacement à Oyonnax, pourtant effectué sans véritable pression après son bon premier bloc. Colomiers a perdu, 21 à 17, vendredi soir, mais, comme lors de son autre défaite, à Dax (3e journée), n’est pas bredouille. Cette fois aussi, son point de bonus défensif est amplement mérité.
Dans un championnat serré, une victoire ou une défaite peuvent vous faire gagner ou perdre plusieurs rangs au classement. Deuxième au coup d’envoi, le club à la Colombe, avec 18 points — une moyenne de trois par match avec quatre déplacements pour deux réceptions : joli parcours — se retrouve quatrième sur la même ligne que Montauban et Biarritz qui le devancent au « goal average », une longueur derrière Brive, nouveau leader. Colomiers, fort de deux victoires à l’extérieur, reste premier du classement britannique. Ce n’est pas celui qui compte, mais il est riche d’enseignements.
Ah ! si nos Columérins avaient signé une première mi-temps du même acabit que la seconde… Au cours du premier acte, ils furent d’entrée mis sous pression, subissant la puissance oyonnaxienne. Ils donnèrent ainsi le bâton à l’arbitre qui ne se fit pas prier pour leur taper sur les doigts (trois cartons jaunes avant la pause). Lors de cette période, ils se montrèrent en effet trop indisciplinés et en manque de justesse technique dans la tenue du ballon. Les tanks du Haut-Bugey concrétisèrent ainsi leur domination avec deux essais en force (Hugo Fabrègue et de pénalité).
Menés au repos (0-15), les Columérins allaient réagir d’assez belle manière en montrant un meilleur visage pour être récompensés par des essais d’Anthony Coletta (il rajeunit, le doyen) et Baptiste Serrano à la conclusion d’enchaînements de haute volée face à des « Oyomen » bousculés par moments.
Au terme d’une rencontre hachée, émaillée de chamailleries à l’entame du second acte, les Haut-Garonnais pouvaient s’interroger sur le sort réservé à Kevin Kornath coupable d’un piétinement sur Rodrigo Marta (48e minute). En principe, ce genre de brutalité est puni d’un carton rouge ; le troisième ligne aindinois s’en tira avec un jaune. L’arbitre avait pris sa décision comme il la prendra dans les cinq dernières minutes en refusant un essai de chaque côté. L’arbitre a toujours raison. Paraît-il…
À Oyonnax, Colomiers passait un test face à l’un des cadors de Pro D2 — sur le papier, son effectif est impressionnant —, candidat déclaré à un retour rapide en Top 14. Il est réussi malgré la défaite face à des Haut-Bugistes tout heureux de voir leurs adversaires égarer leur ultime munition après la sirène.
Colomiers doit retrouver le goût du succès vendredi prochain (19 heures, TV oblige) lors de la réception de Soyaux-Angoulême qui a gagné ses trois matchs à l’extérieur. L’affiche est pleine de promesses.
*Le Columérin du match : Jérémy BÉCHU
Jean-Paul Pronzato