De l’azur dans les cœurs
Les esprits chagrins diront que Colomiers ne ramène que quatre points de son voyage victorieux, 28 à 19, vendredi soir à Nice alors qu’un bonus offensif était à portée de main. Sur la Côte d’Azur, les hommes de la Colombe ont tout de même inscrit trois essais — Mathis Galthié, Rodrigo Marta et Ray Nu’u à la finition de trois actions de belle facture — pour n’en concéder qu’un — Facundo Gigena en force. Certes, il manque peut-être la cerise sur le gâteau, mais ce n’est pas la saison. Les cerisiers ont perdu leurs fruits.
Les Columérins ont parfois manqué de justesse dans la zone de marque pour laisser filer des occasions comme sur une touche de pénalité à cinq mètres dans l’ultime minute — la touche a cependant mieux fonctionné que la semaine précédente. Mais les Niçois, vaillants, auraient pu inscrire un essai supplémentaire sans de grosses séances sur la ligne de la défense adverse.
Au cours d’une première mi-temps où ils ont connu l’infortune de perdre sur blessure leur ouvreur Joaquin De La Vega à la demi-heure, les Columérins ont réagi de façon sporadique (superbe accélération de Pacôme pour servir Galthié à son intérieur sur le premier essai), subissant le plus souvent pour atteindre le repos avec un déficit de six points (10-16). Ils ont par la suite assuré leur succès en maîtrisant davantage les événements pour contenir des Azuréens pleins de bonne volonté et, malgré leur indiscipline, il ne souffre aucune contestation. Il convient donc de l’apprécier, même sans bonus, en évitant de faire la fine bouche. Surtout pas.
Avec dix-sept points dans la besace et une deuxième place à une longueur de Biarritz, nouveau leader — Colomiers est premier au classement britannique cher aux entraîneurs —, ce bloc inaugural de cinq matchs est évidemment réussi : quatre victoires dont deux à l’extérieur et une défaite d’un point avec trois déplacements au menu. Avec de belles séquences de jeu, mais aussi de l’inconstance. En ce qui concerne la manière, l’équipe semble perfectible et cela nous pousse à croire qu’elle possède une marge de progression. Espérons qu’elle la comblera.
Quant aux pisse-vinaigre, cousins germains des esprits chagrins, ils diront, eux, que Colomiers n’a pas encore affronté les supposés cadors de Pro D2. C’est pour bientôt. Après une semaine de trêve, il faudra se rendre le 11 octobre à Oyonnax qui sera sous pression à la suite de son cuisant échec à Aix-en-Provence, 38 à 3. Avec trois défaites au compteur, le club aindinois occupe une peu flatteuse douzième place eu égard à son standing. Mais, comme ce championnat est farci de surprises, il n’est pas interdit de rêver. En attendant, du bois est d’ores et déjà rentré en prévision d’un hiver qui peut s’avérer rude.
*Le Columérin du match : Janse ROUX
Jean-Paul Pronzato