Les Rois Mages, acte II
Bizarre : l’année 2024 serait-elle placée sous le signe d’une double Épiphanie ? Après celle, traditionnelle, du mois de janvier, les Columérins auraient-ils inventé celle du printemps ? En ce vendredi 10 mai, ils ont débarqué à Grenoble les bras chargés de présents comme les Rois Mages. Ainsi ont-ils offert à leurs hôtes trois de leurs quatre essais. Victorieux 29 à 10 (un huitième succès consécutif), les Alpins ont validé une qualification en phase finale qu’ils n’ont pas volée. Sur le terrain.
Avec un lancer en touche manqué (il y en aura sept en tout) pour le premier essai, des ballons bêtement perdus dans le camp des Grenoblois qui ont pu, quelques temps de jeu après, filer dans l’en-but pour le troisième et le quatrième, les Columérins ont facilité la tâche de la meilleure attaque du championnat.
Au cours d’une première mi-temps de piètre qualité, les Haut-Garonnais ont paru en perdition. Une impensable gabegie, avec un record de ballons perdus (24 en tout) et un festival d’indiscipline (19 pénalités et deux cartons jaunes au final) sanctionné par un arbitre particulièrement tatillon et peu épaulé par son assistant vidéo qui n’a rien vu lors du coup de tête asséné par Pio Muarua à Paul Pimienta (20 points de suture !) au bout d’un quart d’heure avant de tenter, après la pause, de faire punir Hugo Djehi. Sans doute a-t-il été influencé par le cinéma du pilier local Régis Montagne.
En fait, lors du premier acte, seul le courage en défense, notamment en infériorité numérique, et la bonne tenue de la mêlée mettant sa rivale en difficulté ont pu être mis en exergue.
Les Columérins ont bien réagi à la reprise (pas une faute pendant 22 minutes), mais seul un essai de Guillaume Tartas les a récompensés. Alors qu’ils étaient revenus dans les clous d’un bonus défensif (10-15), ils ont même été à deux doigts du hold-up à huit minutes de la fin sur un contre au pied de Rodrigo Marta échouant à cinq mètres de la ligne. C’était juste avant ces ballons perdus dans les cinq dernières minutes pour assurer leur final aux Grenoblois.
Avec 64 points, les Columérins finiront au mieux à la neuvième place qu’ils essaieront de conserver — Aurillac peut encore la leur chiper —, pour l’honneur, vendredi prochain lors de l’ultime journée et de la réception du VRDR. Comme Rouen, cette équipe n’a pas gagné à l’extérieur. Les Valentino-Romanais se sont promis d’y parvenir. Les Columérins sont prévenus.
*Le Columérin du match : Hugo DJEHI
Jean-Paul Pronzato